MENSUEL
ANARCHOQUEER
RADICAL
N°0 septembre 2024
“L'anarchie ce n'est pas le manque d'ordre, c'est le manque de pouvoir”
“Pierre Joseph Proudhon”
l'AVERTO'
“La Bombe” est éditée par
Denis éditions
12 avenue
de Lattre de Tassigny
71360 Épinac
(un des trous du cul
du monde. nldc).
l'AVERTOGRAPH’
“La Bombe” est écrite avec les nouvelles règles grammaticales inclusives et féministes inventées par Isabelle Ghn :
Le participe passé du verbe avoir s'accorde avec le COD, peu importe sa place dans la phrase. Cette règle ne s'applique évidemment qu'à l'écrit.
Dans les mots incluant le masculin et le féminin, le masculin n'est plus jamais par défaut :
On ajoute le graphème “æ” en suffixe en le prononçant “é”. Mais dans les mots se terminant déjà par un “é”, on utilisera alors un “‘iæ” en le prononçant “ié”. Pour certains mots, comme “inclusifs”, pris dans sa forme... inclusive, c'est le féminin qui est utilisé par défaut, ainsi, “inclusifs” en mode masculin/féminin, sera écrit et/ou dit “inclusivæs”. Cette règle est valable autant à l'écrit qu'à l'oral.
Les pronoms, quel que soit leur usage, ne sont plus jamais au masculin par défaut.
Pronoms personniels inclusivæs :
“iel, iels”.
Pronoms possessivæs inclusivæs :
“sienneux, nôtreuses, vôtreuses, leureuses.”
Pronoms démonstrativæs inclusivæs :
par défaut, règle du suffixe (cf ci-dessus), sinon sous en incluant un “iel”, comme pour “celiel/ ceuliels”.
Pronoms indéfinivæs inclusivæs :
par défaut, règle du suffixe (cf ci-dessus), sinon sous en incluant un “iel”, comme pour “quielconque”.
Pronoms relativæs inclusivæs :
par défaut, règle du suffixe (cf ci-dessus), sinon sous en incluant un “iel”, comme pour “quielconque”.
Pronoms interrogativæs inclusivæs :
par défaut, règle du suffixe (cf ci-dessus), sinon sous en incluant un “iel”, comme pour “lesquiels”.
Pronoms numéræs inclusivæs :
par défaut, règle du suffixe (cf ci-dessus), si besoin..
LE GLAVIOT
Par la Tourbette radicale
Pendant que les clowns éluæs se chamaillent à qui aura le poste que le “bon” roi Concombre 1er voudra bien offrir à l'impétrantæ ; nous autres... enfin celleux qui ne se branlottent pas sur les niouzes d'ici ou là... donc, nous autres on essaye d'imaginer un monde normal, mais non seulement on l'imagine... mais en plus on le fait !
Vous lirez à ce sujet un récit sous forme de nouvelle au verso de ce numéro de “La Bombe”.
La pelle à merde du zonzon-nazional et sa belle-mère, elleux, rayent le parquet à force de patienter à l'huis du pouvoir royal, ils doivent encore se retenir d'éjaculer leur fiente...
Vous lirez à ce propos la rubrique “La pelle à merde du mois” consacrée pour ce first number à... notre héros fictif, “l'étron Kevin Bardellalalère”.
Mais Concombre 1er a déjà pavoisées les rues pour eux en attendant de se faire encore plus de thunes avec moult conconférences grassouilletement rémunérées.
Vous lirez à ce sujet une proposition non commerciale, mais qui pourrait intéresser certainæs, dans la rubrique “La caisse !”, au verso du recto.
La saison des manifestaflonflons qui ne servent qu'à esbaudir la cour, le roi Concombre et la baudruche, va reprendre. Les branleurs de tonfa et nervis fachos vont reprendre du service...
Vous lirez une intéressante idée concernant l'autogestion de la dragée dans la rubrique “Eurêka”.
LA PELLE
A MERDE
du mois
Par Julie Serge
Le jeune Kevin Bardellalalère est né sur un tas de fumier il y a juste quelques décennies, et d’ailleurs, chaque année, le 30 avril, il y retourne pour baver un peu et se souvenir que c’est à cet endroit précis que la génisse qui le mit au monde expira au moment où lui vagissait déjà. Une vieille habitude lui vint alors, ce fut de vagir à chaque fois qu’il en avait l’occasion. Jusqu’au jour où il rencontra sa compagne, qu’il nomme affectueusement encore, “ma serpillière”.
Ainsi, rentrant dans l’une, il sortit avec l’autre : belle-maman, qui le félicita de ses brames. En effet, ayant grandi, il mua. Mais si Kevin est une pelle à merde, il faut bien le dire, ceux qui l’écoutent sont bel et bien des mouches à merde.
C’est là où la question se pose : si la pelle à merde peut se revendre sur le bonétron.com, comment faire avec les mouches ? Un insecticide ? Certes... mais en grande quantité alors !
nb : merci au journal “CQFD” de m’avoir donné cette idée de “Pelle à merde”, bien plus amusante que “sous-merde” que j’utilisais avant... mes très réelles excuses aux nombreuses sous-merdes ! J.S.
EUREKA
“MIEUX VAUT LE FLINGUE
ET LE MOT GENTIL,
QUE LE MOT GENTIL TOUT SEUL.”
(Al Capone)
Par Tonton Boumboum
Merci au capitalisme qui va nous donner le plaisir d’offrir un peu de joie à des camarades de jeux. Vu sur amazon, carrefour, e.leclerc...
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“Kit de bombes à eau - 250 pièces”
INGRÉDIENTS :
soit 1 bouteille contenant 250 ballons.
Les bombes sont tout simplement des ballons latex plus petits et plus fins. Ce qui leur assure une bonne explosion ! Les joueurs vont adorer offrir ça à leurs camarades de jeux ! Ce kit de 250 ballons pourra satisfaire l'ensemble des récipiendaires lors de toutes les parties de jeux collectifs.
MODE D'EMPLOI :
Enlever les ballons de la bouteille.
Remplir la bouteille avec l’ingrédient de votre souhait... le goudron malheureusement n’est pas possible ! Mais je suis certain, cheræ lecteurice que tu trouveras toi-même la bonne idée.
Revisser le couvercle-pistolet et pomper.
Placer les ballons à l'embout, appuyer sur le pistolet pour bien les remplir.
Fermer chaque ballon.
Ces bombes ne sont pas dangereuses et amuseront tous vos petits camarades en face de vous.
PISKE
C’EST
ECRIT
“LA PRESSE NE TRAITE JAMAIS
QUE LES MEMES SUJETS :
LES HOMMES POLITIQUES
ET LES AUTRES CRIMINELS.”
(Boris Vian)
Par Madeleine Kigrath
Le canard enchaîné (28.8.24), au sujet de :
“COCA-COLA [...] Agir pour l’environnement a dévoilé quelques éléments indésirables dans une étude [...] « des dizaines de fragments de six sortes de plastiques » dans des bouteilles de Coca-Cola [comme du] polychlorure de vinyle”... mais rien n’a empêché, car...
dans Libération (22.8.24) on lit encore que :
“« Les fabricants de cette boisson ont signé en 2019 le pacte national sur les emballages plastiques, qui entend réduire au maximum le recours à ce polychlorure. »”
J’en parlerai à mon cheval !
MI CASA
E SU CASA
“DIRE QU'IL SUFFIT DE METTRE
UN GIGOT AU FOUR POUR
VOIR VENIR LES EMMERDEURS.”
(Michel Audiard)
Par Isabelle Denis-Ghn
Le truc “sympa” qui vient de m’arriver m’a gonflé juste quelques instants. En effet, tu veux mettre un truc au four électrique histoire de dire, et vlan ! Le machin est en rade, et quand je dis “en rade”, c’est du genre définitif. Donc voilà un p’tit truc à savoir pour faire un four sans four :
C’est simple ! Au-dessus de ton récipient, tu poses à l’envers la gamelle de Toutou, après l’avoir nettoyée bien sûr. C’est ce que j’appelle “l’effet four”... évidemment, faut avoir la gamelle !
Eh hop ! Mais gaffe, c’est chaud, alors prends un gant ou un chiffon pour retirer après chauffage.
AZERTY
“ECRIRE A GUILLAUME TELL,
OUI, MAIS JE N'AURAI
JAMAIS SON ADRESSE.”
(Patrick Sébastien)[1]
Par Isabelle Denis-Ghn
RADICAL FAERIES
Par Andrée Janus
— Bonjour... un hug ?
Allison arrivait tout juste à Folleterre, pour une semaine au sein de ce collectif un brin hippie, “les Radical faeries”[2]. Un peu de tendresse était bienvenue.
— Oh oui, je m’appelle Allison.
Allison était une trans de plus de soixante ans, assez grande, un peu ronde, les cheveux mi-longs, mauves et en bataille. Elle avait les yeux rieurs de sa naïveté.
— Et moi Spoon, bienvenue Allison.
Spoon, lui, était un jeune homme d’une petite trentaine, de taille moyenne, svelte, les cheveux coupés à la manière des débuts du punk. Il avait le regard curieux de tout. Mais Allison retenu surtout son nom, il avait quelque chose d’amusant, ou plutôt de sympa, mais pourquoi pas, après tout.
— On va faire le tour du lieu, tu veux ?
— Avec joie... Spoon.
— Tu sais où tu veux dormir ?
— Je vais bien voir.
Spoon lui sourit et iels firent le tour de Folleterre.
Après qu’on lui ait montré tout ce qu’il y avait à savoir, Allison opta pour une petite tente dans les bois, non loin de la maison.
— Bien, on a notre “circle” tout à l’heure.
— Très bien, je vais m’installer.
***
Le “circle”, ce moment où non seulement sont proposées les tâches à faire pour la communauté, mais aussi toutes les activités proposées durant ce “Community week” destiné à l’amélioration de Folleterre, ainsi que les activités que les fées qui le souhaitent peuvent soumettre.
— Y a-t-il des fées pour la vaisselle de ce soir ?
Allison se proposa avec quelques autres.
— Chouette, vous allez voir, la vaisselle ici se fait en musique.
— Cool, dit joyeusement Allison.
— Bien, après le dîner, il y aura ce soir, là-haut dans La Prairie, un rassemblement ; bien entendu venez si vous le désirez. C’est un temps en hommage à toutes les fées qui sont passées ici, mais aussi, si vous le voulez, aux amiæs disparuæs ou aux ancêtres.
Allison était un peu embêtée, en effet, elle avait troquées ses baskets roses contre une paire de tongs, et marcher dans le bois, la nuit, ça lui paraissait compliqué. Elle alla voir Spoon.
— Pardonne-moi, mais j’ai peur de me fouler une cheville ou pire, en marchant dans le noir.
Spoon, lui sourit encore, si aimablement.
— Pas de souci, Allison, je t’accompagnerai et tu marcheras à côté de moi.
Allison fut transportée de joie qu’on soit si attentif à ses petits soucis de “vieille” trans. Mais soudain, elle se sentit gênée.
— Je suis désolée, j’espère que ça ne t’embête pas ? Tu sais, j’ai du mal à marcher, surtout de nuit.
Spoon la regarda avec tant d’empathie, il lui mit une main sur l’épaule.v
— Pas de problème ma sœur, tu sais, au contraire, ça me fait plaisir de t’aider.
Elle était soudainement bien, ici, à réapprendre l’humanité des autres, réapprendre aussi à faire confiance, à se laisser-aller[3]], tranquillement.
***
— Allez, viens avec moi, Allison.
Il faisait déjà presque nuit, Spoon prit gentiment la main d’Allison. Ça grimpait assez fort sur le chemin, et les tongs, même si elle commençait à s’y habituer, lui agaçaient les pieds. Spoon fut très attentif, il calquait sa marche sur celle d’Allison.
Au bout d’une dizaine de minutes, iels arrivèrent toustes à cette fameuse “Prairie”. Là pendaient quelques tentures accrochées aux branches de quelques arbres. Toustes se mirent en cercle autour d’un petit tas de pierres qui étaient là déjà, les attendant.
C’est Spoon qui était le responsable de cette sorte de cérémonie presque chamanique. Avec une voix douce, juste audible, il expliqua.
— Si vous le désirez, vous pouvez prendre une de ces pierres, la poser à côté du tas et la dédier à une ancienne fée, à un ou une amiæ disparuæ ou alors à un ou une de vos ancêtres.
Le silence était d’une douceur communicative. Une première fée prit une pierre et lentement la déposa sur le sol avec un nom.
— Jeanne.
Il y eut plusieurs fées à la suite avant qu’Allison se décide à faire de même. Elle prit une pierre, et de la même manière, délicatement, la posa à côté des autres.
— Didou, dit-elle presque chuchotante.
***
Plus tard, dans sa tente, Allison souriait. Elle était si heureuse d’avoir eu cette pensée pour son grand amour disparu il y avait déjà presque quinze ans.
Ce fut au matin, que quelque chose avait changé en elle. Un parfum de bien-être l’habitait, la submergeait presque. Un sentiment de renouveau, de libération, de compréhension, qu’elle n’avait pas senti depuis plus de quarante-cinq ans.
Toute seule, là, allongée tranquillement, une seule parole lui vint.
— Je vais bien.
[1] J’ai choisie cette citation pour sa volonté d’être comique, mais qui foire complètement, c’est un peu comme un étalon de la nullité... Il faut bien le dire, Patrick Sébastien n’est pas une flèche ! (ouarf ouarf)
[2] Un groupe international né au sein de la contre-culture des années 1970 en Californie, principalement gays rejetant le modèle hétérocentriste. Évidemment, le groupe a bien évolué vers la tendance queer.
[3] C’est assez dingue comme la bourgeoisie langagière traite ce terme pourtant si doux. Définition du Larousse :
“1. Absence de recherche dans la tenue, dans les manières ; négligé dans l'attitude, les propos, le comportement. Synonymes : débraillé, relâchement. Contraires : distinction, élégance, raffinement, recherche, réserve, retenue.” [que des trucs de bourgeois. NDLC]
“2. Manque de rigueur, relâchement dans le travail, la conduite : Laisser-aller dans la gestion de l’entreprise. Synonymes : abandon, désordre, incurie, indolence, insouciance, légèreté, mollesse, négligence. Contraires : application, conscience professionnelle, diligence, raideur, rigidité, zèle.” [que des trucs d’esclave de bourgeois. NDLC]
notez bien :
Pour en savoir plus sur Folleterre :
LE SITE DE FOLLETERRE
Pour en savoir plus sur les Radical faeries :
WIKIPEDIA-RADICAL FAERIS
LA CAISSE !
“LE SEUL HOMME
QUI TIRE PROFIT DU CAPITALISME
EST L'ESCROC.”
(John Dos Passos)
Par Tantine Dalton
Denis éditions, c’est un fonctionnement artisanal, anarcho-queer. C’est bientôt une imprimante, et avec celle-ci, une proposition pour celleux qui voudraient en profiter :
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